Un général de division français en retraite dénonce les « fautes » de Paris au Rwanda avant et pendant le génocide de 1994, dans un entretien à Mediapart et Radio France diffusé ce jeudi 14 mars.
Pour la première fois, il parle à la presse. Jean Varret, ancien général de l’armée française, dénonce les « fautes » commises par l’armée française lors du génocide au Rwanda en 1994 dans un entretien à Mediapart et Radio France publié ce jeudi 14 mars.
Aujourd’hui âgé de 84 ans, il est nommé fin 1990 chef de la Mission militaire de Coopération (MMC). À Kigali, le colonel rwandais Pierre-Célestin Rwagafilita, chef d’état-major de la gendarmerie, vient lui demander des armes lourdes pour faire du maintien de l’ordre, en lui expliquant : « Je vous demande ces armes, car je vais participer avec l’armée à la liquidation du problème. Le problème, il est très simple : les Tutsi ne sont pas très nombreux, on va les liquider ».
De retour à Paris, le général Varret rend compte du risque de soutenir un pouvoir obsédé par la menace d’une « cinquième colonne » tutsi, au moment où le Front patriotique rwandais (FPR, tutsi) mené par Paul Kagame tente d’entrer au Rwanda depuis l’Ouganda. Le général est lu, mais personne ne l’écoute, affirme-t-il.